2.9.04

Mercredi 1er Septembre 2004
Le retour au parc

Nous sommes rentrées aux Ulis lundi après-midi. Hier, nous avons redécouvert la médiathèque et le marché. Ce matin, nous sommes parties à pieds, peu après 9 heures, en direction du grand parc.
Sonia n'a pas eu trop de problèmes pour reconnaître le chemin. Nous n'avons pas pris la direction la plus directe. Une première halte s'est imposée place des bergères. Le tourniquet était tout mouillé. Tant pis pour lui ! Sonia a glissé sur les énormes tubes et s'en est donné à coeur joie sur l'espèce de balançoire à ressorts. En revanche, tous les jeux qui demandaient plus d'accrobaties ne l'ont pas attirée, qu'il s'agisse d'escalader des cordes ou de faire des grands pas.
Nous sommes passées sous la pergola des Bergères. "Il fait tout noir m'a-t-elle dit". Je lui ai expliqué qu'il y avait des feuilles au-dessus de nous. Arrivées près d'un autre terrain de jeux, cette fois-ci réservé au 2-4 ans, elle a boudé le tobogan. Elle a refusé de monter les escaliers. Je l'ai posée en haut de tobogan. Elle m'a demandé de la reprendre. Je lui ai finalement donné la main pour qu'elle glisse. Elle m'a dit "J'aime pas ce jeu". Bon, soit... Nous nous sommes vengées sur la balançoire.

Nous avons continué notre chemin en trottinant. Arrivées au parc, il y avait des tondeuses qui faisaient beaucoup de bruit. Nous avons pris la direction opposée, histoire de saluer les canards. Au lieu de longer le plan d'eau, Sonia a grimpé les escaliers qui conduisent à un chemin très étroit au milieu des pissenlits. Elle a demandé à ce que je la prenne. J'ai dit "si tu es fatiguée, on s'arrête un peu sur un banc". Nous nous sommes arrêtées, mais pas longtemps. Sonia est repartie en courant. Je l'ai freinée dans la descente vers le plan d'eau. Nous nous sommes assises sur un banc, le temps de torturer une grosse limace. "Et si l'on met un bâton devant elle ?". Sonia a répondu "Elle va passer dessus !". Ce qui fut le cas. Il y avait quelques feuilles d'acacia déjà jaunies par terre. J'ai demandé à Sonia de quelle couleur étaient les feuilles sur les arbres. Elle m'a répondu "jaunes", alors qu'elles étaient bien vertes. Je lui ai expliqué que ce serait bientôt l'automne et que toutes les feuilles deviendraient jaunes et tomberaient. Un peu plus loin, Sonia a ramassé un gland en me disant "un marron". J'ai rectifié. Elle m'a redonné "la gland", le temps d'aspirer une "pomme-pote".

Nous sommes arrivées au terrain de jeu dans les bois. Il y avait déjà une petite fille, Lilas qui a dit "Oh un petit garçon". Sa maman a rectifié "Non, une petite fille !". Ouf ! J'ai installé Sonia debout sur une espèce de tourniquet. Lilas a pris celui d'à côté. Elle s'est assise toute seule encouragée par ses parents "Allez, grimpe". Je lui ai demandé quel âge elle avait. Elle m'a montré quatre doigts. Elle fait pourtant la même taille que Sonia, et le vocabulaire à peu près similaire. Cependant, elle est plus agile.
Lilas est partie. Nous avons vu un épagneul breton traverser le terrain. Qu'est-ce qu'il fait là ? Sonia a dit "Un chien !". Quelques instants plus tard, une dame est arrivée avec ses deux enfants "Elle est un peu jeune, mais elle est gentille". Certes, ça n'empêche pas que les chiens doivent être attachés dans le parc, m'enfin, c'est pas à moi de faire la police... La fillette s'appelait Laetitia. Sa mère, assise sur un banc, cigarette au bec, l'encourageait en disant "Vas-y Titi", ce qui a amusé Sonia qui m'a répété "Vas-y Titi !"

Nous sommes ensuite allées faire des pâtés dans le sable. Sonia se débrouille très bien à présent pour démouler les poissons. Il y avait une vingtaine de grands enfants de deux centres de loisirs. C'était assez intéressant de voir les meneurs, les perturbateurs et ceux qui faisaient le plus de bruit. Certains jouaient calemement dans le sable, tandis qu'une bonne dizaine avaient pris une balançoire d'assault. Trois ou quatre étaient assis de chaque côté, les autres au milieu, et deux autres poussaient la balançoire. Au milieu de tout ça, il y avait Salomée, qui faisait une tête de moins que les autres et ne supportait pas toujours la vitesse des plus grands, tout en étant attirée par leurs jeux. Les animatrices étaient assises sur un banc, sifflet au bec, ramenant vers elle untel ou untel pendant quelques minutes pour calmer l'ensemble. Lorsque Salomée est tombée, une animatrice s'est approchée :
"- Qui a vu que Salomée allait tomber ?
- Moi madame !
- Et tu n'as pas dit stop ?
- Si
- Moi aussi madame j'ai dit stop !
- Mais les autres n'ont pas entendu. Vous faisiez trop de bruit !"
Et Salomée est remontée, protégée par le plus grand, Daniel, qui n'arrêtait pas de dire "Pas si vite, Salomée va tomber". Les autres répondaient "Mais Salomée veut qu'on aille plus vite, elle se tient bien !"

Nous avons vidé le sable des baskets et nous sommes reparties sans le moindre caprice, motivées aussi par le tourniquet "on va voir si il est sec maintenant". Sonia s'est mise à courir vers la colline. Moi qui la croyait fatiguée ! Arrivée en haut, elle est redescendu en courant et a éclaté de rire lorsque je l'ai rattrappée. Elle est redescendue, mais la vitesse était telle qu'elle est tombée à plat ventre. Les larmes se sont vite effacées lorsque j'ai dit "Sonia allait tellement vite qu'elle a fait splaf dans l'herbe". Nous nous sommes assises sur un banc pour faire l'état des lieux des blessures. Rien qu'un peu de gazon sur le pantalon.
Nous sommes rentrées à pied. En jouant à cache-cache sous la pergola, nous avons rencontré Fouad, le gendre de la nourrice. Sonia lui a fait un bisou, alors que ce n'était pas le cas l'année dernière, du moins en ma présence. Nous avons échangé les banalités d'usage sur les vacances avant de repartir. Sonia a fait du tourniquet, puis les sirènes de midi se sont mises à sonner. Nous sommes alors rentrées, bien fatiguées.

Sonia s'est pratiquement endormie pendant le repas.

22.2.04

Qui c'est, Voltaire ?


Hier après-midi, j'étais debout sur l'escabeau dans ma chambre, en train de décoller du papier peint. Sonia, assise sur le lit, s'occupait de ses poupées.

Je chantais la "chansons de Gavroche". Il me semble l'avoir entendue dans le film "Les Misérables" mais n'en suis pas si certaine. En tous cas, c'était à la mode dans la cours d'école.

"Je suis tombé par terre,
c'est la faute à Volaite
Le nez dans le ruisseau,
C'est la faute à Rousseau"

Quand tout d'un coup, j'ai entendu une question bien formulée "C'est qui Voltaire ?" et là... et bien j'ai sèché... J'ai répondu "C'est un monsieur qui écrit dans des livres" mais je me suis trouvée à court d'inspiration... Il y a des tas de monsieurs qui écrivent dans des livres. J'en connais même ! Alors ? Qu'est ce que Voltaire a de particulier ?

Elle m'aurait demandé, "c'est qui Rousseau", j'aurais pu lui dire que c'était un monsieur qui montait tout en haut des montagnes, puis jetait des cailloux et les regardait tomber et faire plouf dans l'eau... Ca l'aurait intéressée et j'aurais du même coup expliqué le nez dans le ruisseau. Mais là, pour Voltaire ?

Et pourquoi Voltaire ? Moi qui pensait que Newton était responsable de toutes les chutes possibles et imaginables ?

Bon, on pourrait toujours baptiser "Voltaire" un ours en peluche... Mais bon, ça ne serait qu'une manière de masquer mon inculture. Je ne vais tout de même pas devenir comme ces parents qui ne connaissent pas TOUTES les réponses à TOUTES les questions... Et si ça se trouve, c'est la première question directe de Sonia. Quand je dis question directe, c'est à dire formulée de manière claire. Il y a toutes les interrogations auxquelles j'ai pu répondre sans m'en rendre compte, par exemple lorsqu'elle répète un mot entendu pour la première fois "chatouiller ? Ca veut dire faire des guilis", qu'elle désigne un objet pour demander où il est "pieds fée ? Oui, la fée a deux pieds, mais on ne les voit pas, ils sont cachés par sa robe." ou vérifier la définition "body ? Non, c'est un manteau pour bébé.".

Sur le coup, je me suis aussi demandé si j'avais bien entendue la question. Elle l'a répétée un peu plus tard... Pas de doute possible. Il va vite falloir que je trouve qui est Voltaire !

24.1.04

LA TOUR EIFFEL

A l'occasion de l'année de la Chine, le défilé du nouvel an chinois avait lieu sur les champs Elysées. L'année du singe a commencé il y a 2 jours. Comme il faisait plutôt beau, nous avons décider d'y assister. Nous n'étions malheureusement pas les seules ! Nous sommes parties des Ulis vers 14h15. Sonia s'est endormie dans le RER en arrivant sur Paris vers 15 heures. Nous avons changé à Chatelet pour descendre sous l'Arc de triomphe. Que de monde dès la sortie du métro ! Sonia dormant toujours, je me suis assise un peu à l'écart sur un banc près du rond-point de l'Etoile. On voyait tout de même les chars les plus grands. Lorsque vers 15h30 deux énormes ballons rouges sont apparus, c'était que le dernier éléments du défilé partait. Une foule immense avait semble-t-il décidé d'en faire autant, c'est-à-dire de remonter les rues pour retrouver les animations un peu plus loin. Le banc vers l'Arc de triomphe n'était plus vraiment le coin idéal pour faire la sieste. Sonia dormant toujours, je me suis levée pour trouver un endroit plus calme. Sonia s'est réveillée doucement, se demandant certainement où elle était. Au hasard de nos déembulations, nous sommes arrivées à un petit parc "Jardin de l'Hôtel Salomon de Rotchild". Ah... oui... tout ça...
C'est une grande pelouse vallonnée avec des bancs tout autour. Un bambin de 15 mois y faisait ses premiers pas sous l'oeil de ses parents et de leur camescope. Sonia s'est approchée, un peu... Elle a vite trouvé les cailloux plus intéressants que les brins d'herbe. En suivant le chemin autour de la pelouse, elle est arrivée à un petit coin reculé. Valentin, déjà grand, dessinait des chiffres dans les cailloux. Lorsque j'ai sorti mon plan pour regarder où l'on était, il m'a expliqué qu'il habitait près du parc Monceau. Pendant ce temps, Sonia faisait la cuisine en répartissant les cailloux sur les bancs ou dans ma main en disant "sale, gadoue".
Deux jeunes demoiselles sont arrivées pour se livrer à une séance photo. Sonia devait trouver que les lierres derrière le grillage n'avaient pas assez de cailloux, elle leur en a donné sans compter... jusqu'à ce que je décide que c'était bien assez. Je lui faisais remarquer que le mur autour du parc était fait de pierre. Elle m'a répondu "gadoue"... effectivement, la surface était noire et poreuse par endroit. Mais qu'est-ce que c'était amusant de marcher en frottant la main contre le mur.
Nous sommes descendues le long de l'avenue St Honoré, Sonia marchant à côté de moi tant qu'elle était d'accord pour me donner la main. Nous avons vu de multiples choses étonnantes qu'il s'agisse de peinture, de chevaux ou d'une tortue en pierre. Vers 17 heures, nous sommes redescendues en direction des Champs Elysées via l'avenue Franklin Roosvelt. Nous nous sommes assises à la terrasse d'un café ou nous avons aperçu quelques chars et les deux gros ballons rouges. On entendait très bien la musique. J'ai commandé une tarte aux pommes et un thé. Sonia a dévoré la tarte et s'est amusée avec les deux petits sachets de sucre qui accompagnaient le thé. Nous sommes arrivées sur les champs Elysées alors que la police était en train d'ouvrir de nouveaux l'avenue à la circulation. La tête entre les deux barreaux d'une barricade, Sonia a regardé les voitures de police, girophares allumés annonçant la réouverture. Peu de temps après, les premières voitures apparaissaient. Nous avons vu un bambi plus grand que nature au milieu du trottoir. Quelle étrange idée de mettre une statue ici me suis-je dit. Un garçon nous a expliqué qu'on lui avait donné.
Nous avons continué un peu jusqu'à apercevoir des chars vers le Grand Palais. Nous avons traversé la plus belle avenue du monde pour aller voir de plus près. Ils étaient en train de les démonter, ou plutôt de laisser les spectateurs emporter quelques souvenirs. Nous avons ainsi croisé plusieurs papillons plus hauts que moi. Une dame m'a même demandé si je ne voulais pas emporter le sien, alors que je faisais toucher les ailes à Sonia. Hum, ça aurait été drôle dans le RER !
Nous avons aperçu la Tour Eiffel habillée de lumière rouge pour l'occasion. Sonia n'a pas du vraiment comprendre ce que je lui montrais. Nous avons traversé la Seine sur le pont Alexandre III. Ah les bateaux ! Sonia a même commencé a chanter "bateaux, sur l'eau"... alors qu'un bateau-mouche illuminé de vert approchait. Les lumières du pont l'ont plus intéressée que les dorures. Soudain, la tour Eiffel s'est mise à scintiller. C'était vraiment très beau. Là, Sonia l'a évidemment remarquée. Elle se retournait et faisait de temps en temps "coucou" à la tour Eiffel.
Je lui ai montré l'Assemblée Nationale, le long château devant nous qui était aussi éclairé, puis nous sommes montées dans le RER aux Invalides. Nous avons changé à St-Michel. Il y avait vraiment beaucoup de monde. Debout, j'ai expliqué à Sonia qu'elle devait bien tenir la barre pour ne pas tomber. Elle a répété plusieurs fois "tenir". Mais bien sûr, l'envie de sortir était grande à chaque arrêt. Je l'ai prise dans mes bras pour éviter un incident. Elle a compté diverses choses. J'ai été étonné en voyant qu'elle savait faire "pim pam pim" en tapant contre les parois du RER au "pim" et dans ses mains au "pam". Je lui avais juste montré cela ce matin, sans qu'elle cherche à le faire toute seule. Elle avait donc bien enregistrée la démonstration !
De retour à la maison vers 19h30, sa première préoccupation fut de voir si ses poupées allaient bien. Elle n'a eu aucune difficulté à s'endormir après une journée bien remplie !

10.1.04

LES MOTS RIGOLOS

Le vocabulaire de Sonia s'est considérablement enrichi pendant les fêtes de fin d'année passées à la campagne. Le plus amusant est que certains mots la font rire aux éclats. Il y a eu tout d'abord le "vilain coin d'table" sur lequel j'ai tapé après que Sonia s'y soit cogné la tête. Les larmes ont disparu de suite. Dans le bus, alors que nous venions de sortir du TGV, je lui ai dit en souriant "dégeulasse" lorsqu'elle bavait un peu. Elle a rigolé et... a bavé de plus près. Cette semaine, dans le bain, il y a eu "éclabousser", et puis écrabouiller quand je lui ai dit de ne pas aller sur la route car les voitures pourraient l'écrabouiller.

Aujourd'hui, à la médiathèque nous avons emprunté un conte africain "Le rêve de la tortue". C'est l'histoire d'une tortue qui fait un rêve dans lequel apparaît un arbre chargé de fruits : ananas, oranges, mangues, etc... Elle en parle au lion qui dit "ce n'est qu'un rêve". Mais la tortue insiste et le lion va voir grand-mère Koko. Elle lui dit que l'arbre s'appelle "Omumbo-rombonga". Pour le trouver, il suffit de ne pas oublier le nom. Pour que les fruits tombent, il suffit de prononcer son nom. Le lion essaie, mais il oublie le nom en tombant sur une termitière. D'autres animaux tentent leur chance en vain. Finalement, c'est la tortue qui parvient à ne pas s'égarer en chemin. "Omumbo-rombonga"... voilà un mot rigolo de plus qu'il faudra que j'essaie de ne pas oublier lorsque l'on aura rendu le livre à la médiathèque.